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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/257

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

— Oui, répondit Owen.

— Les Molly-Maguires se sont battus aujourd’hui dans le bog de Clare-Galway ?

— Les repealers se sont battus dans les rues de la ville. Priez pour notre frère, Kate ! c’était un digne cœur, et, auprès de son lit de mort, je n’aurais point la force de me défendre contre vos soupçons.

Owen s’agenouilla. Kate l’imita, convaincue une fois encore et repentante. Le silence régna dans la chambre funèbre.

Dans la salle commune, où il n’y avait point de lumière, Jermyn était aux écoutes, l’oreille collée à la porte d’Ellen. Auprès de lui les deux chiens de montagne essayaient de fourrer leur museau sous la porte, et grondaient sourdement.

Jermyn, l’œil attentif et les sourcils froncés, suivait tous leurs mouvements. Une faible lueur passait par la serrure. Jermyn s’était déjà penché plus d’une fois, afin d’introduire son regard par le trou et de voir ce qui se passait ans la chambre de l’heiress.

Mais il s’était relevé toujours avant d’exécuter son dessein. Son front était rouge de honte et à la fois de désir. Il n’osait pas. Le respect religieux que les Mac-Diarmid gardaient à leur