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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/26

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TROISIÈME PARTIE.

jours des scènes nouvelles, afin de se rendre intéressante ; Francès avait le drame en défiance, et ne croyait pas volontiers à ces mystérieux désespoirs dont la cause se cache, et qui portent avec eux une forte odeur de roman. Toute différence gardée, lady Montrath était suspecte de théâtrales inventions, presque autant que l’ingénieuse Fenella. Le premier mouvement de Francès fut l’incrédulité.

Mais Georgiana souffrait cruellement ; il n’y avait point à s’y méprendre ; sa pâleur augmentait à chaque instant, et sa respiration affaiblie semblait prête à manquer tout à fait.

Francès avait passé son bras derrière sa taille, et la soutenait doucement.

— C’est bien vrai ! murmura lady Montrath, dont la voix s’étouffait ; il me tuera, Fanny… je sais qu’il me tuera !

Francès demeurait sans parole ; l’étonnement la faisait muette.

— Vous tuer, Georgy ! dit-elle enfin, en appuyant la tête vacillante de la jeune femme contre son épaule ; vous a-t-il donc menacée ?

Georgiana fit un signe négatif.

— Vous a-t-il parfois montré de l’aversion ? Avez-vous excité sa colère ?

Lady Montrath secoua la tête encore.