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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/31

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

pauvre folle qui avait trompé la garde de sa famille.

« Mais, à la longue, je dus remarquer le soin que mettait milord à fuir ses obstinés regards ; il évitait de tourner ses yeux vers moi, parce que tout auprès de moi cette femme se dressait comme une muette menace, son malaise, évident désormais, augmentait à mesure qu’avançait la cérémonie. Il était pâle et je voyais sa lèvre trembler.

« La femme se tenait debout devant l’assistance agenouillée. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine, et son sourire devenait plus railleur.

« Involontairement et sans savoir pourquoi, je me sentais prendre d’épouvante.

« Au moment où, après la bénédiction nuptiale, nous sortions de la chapelle, cette femme, qui nous avait suivis pas à pas, vint se mettre entre milord et moi.

« — Elle est presque aussi jolie que l’autre, George Montrath, dit-elle en me toisant d’un œil hardi. Elle est bien riche… là-bas, il y a place pour deux !

« Je sentis lord George chanceler à mon bras.

« — Marie, murmura-t-il, laissez-nous, au nom du ciel !