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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/32

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TROISIÈME PARTIE.

« Elle se prit à sourire avec mépris, et tendit sa main que milord toucha, obéissant.

« — Voilà un beau mariage ! dit-elle. Montrath, je vous fais mon compliment.

« Puis elle se pencha jusqu’à son oreille et murmura quelques mots que je n’entendis point.

« — Vous les aurez demain, Marie, répondit lord George, je vous promets que vous les aurez demain !

« Elle tourna le dos sans saluer, et se dirigea vers un superbe équipage qui l’attendait à quelques pas.

« Sa marche était inégale et mal assurée : on eût dit une femme ivre.

« — C’est une pauvre folle, me dit milord qui semblait soulagé d’un grand poids ; je lui fais quelque bien, et…

« En ce moment, la femme, qui montait sur le marchepied de son équipage, se retourna et lança un dernier regard à milord, qui balbutia et ne put achever. Nous montâmes en voiture.

« À ma place, Fanny, qu’eussiez-vous pensé de cela ?… »

Francès fut quelque temps avant de répondre ; elle réfléchissait.

— C’est étrange, dit-elle enfin, étrange assurément… cependant je ne puis voir dans cette