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TROISIÈME PARTIE.

« À Rome, à Milan, à Venise, toujours cette femme…

« Oh ! Fanny ! j’en étais à avoir pitié des angoisses de milord !

« En Suisse, en Allemagne, toujours cette femme, toujours, toujours !

« Nous revînmes à Londres, et nous l’y trouvâmes…

« Que de fois j’ai été sur le point de m’enfuir chez mon père et de lui tout révéler ! mais, au moment de porter une accusation si grave, je me suis arrêtée toujours… Que vous dirai-je, Fanny ? Depuis la première heure de notre mariage, lord George me traite avec tendresse et douceur… tout me dit que je ne me trompe point en le croyant coupable ; mais si je me trompais !… »

— Pauvre Georgy ! murmura Francès qui réfléchissait, et dont les traits exprimaient un doute douloureux.

— J’ai laissé passer les jours, reprit Georgiana, et le moment est venu où milord m’a ordonné de me préparer à ce voyage d’Irlande… mes terreurs ont redoublé, car en ce pays perdu nul bras ne viendrait me défendre… Mais mon père n’était pas à Londres ; à qui donc me confier ?… Ah ! Fanny ! Fanny ! vit-on