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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/90

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TROISIÈME PARTIE.

Des semaines se passèrent. Un beau jour, Mary Wood revint ; elle lui demanda s’il voulait l’épouser.

Montrath, renversé d’abord par cette proposition étrange, se remit bientôt, et crut pouvoir traiter l’ancienne servante du haut de sa grandeur.

Mais celle-ci se moqua de lui fort irrévérencieusement, et lui ôta pour jamais l’envie de parler en maître.

— Quant à devenir votre femme, Montrath, dit-elle avant de se retirer, c’est une idée comme une autre, mais je n’y tiens pas absolument… Peut-être vaut-il mieux même que vous épousiez quelque riche héritière… j’en profiterai.

Montrath lui donna une forte somme et par vint à la congédier. Le même jour une lettre de Crackenwell lui demanda modestement l’intendance de ses biens en Irlande.

La lettre ne parlait point de la pauvre Jessy O’Brien. Mary Wood, de son côté, avait refusé obstinément de s’expliquer à cet égard.

— Soyez tranquille, Montrath, avait-elle dit, vous n’entendrez point parler d’elle… Je vous demande ce qu’il vous faut de plus !…

Au jour où se passaient les événements que nous avons racontés dans les précédents chapi-