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TROISIÈME PARTIE.

éprouvait une sorte de méchant plaisir à revenir si souvent à la charge.

Elle demandait sans cesse ; lord George ne refusait jamais.

Son riche mariage le mit à même, durant quelque temps, de satisfaire à ces rudes exigences de sa complice, mais il n’est si opulent revenu qui ne s’épuise, et Montrath, depuis quelques mois déjà, en était aux expédients.

Mary Wood, bien entendu, ne s’en inquiétait point. Elle allait toujours le même pas, et faisait même des progrès sensibles dans l’art de prodiguer son or, si aisément conquis.

Et, pour que ce flux de guinées n’interrompît jamais son cours, elle s’était habituée à ne pas perdre de vue lord George un seul instant. Elle le suivait partout patiemment, et avait la clémence grande de lui laisser la liberté des voyages.

Au moment où le malheureux lord se croyait le mieux à l’abri de ses atteintes, elle le saisissait au vol tout à coup, et lui faisait sentir plus rudement la férule.

C’était désormais son passe-temps. Elle aimait cela ; elle s’en faisait une tâche et comme un devoir.

D’autres visitent leurs terres, surveillent leurs fermiers, activent leurs gens d’affaires : Mary