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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/105

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LA GALERIE DU GÉANT.

Su et Paddy flairèrent un instant avec défiance cette friandise inconnue ; ils y portèrent la dent timidement d’abord, et finirent par les croquer de tout leur ceur.

Le sous-intendant de police avait fait d’un seul coup leur conquête.

Le crayon de Fenella courut sur le vélin de son portefeuille. Elle écrivait :

« Goût passionné des jeunes paysans du Connaught pour les gâteaux appelés croquignoles. »

Joshua Daws toisa le coupeur de tourbe d’un regard imposant et sévère.

— Je suis convaincu, mon ami, reprit-il, que vous n’avez point faibli dans votre bonne résolution, et que vous êtes toujours résolu à confesser la vérité.

— La vérité ! prononça Gib d’une voix sourde et toute pleine de sarcasme douloureux.

— La vérité ! répéta Joshua Daws, dont le roide visage se redressa plus imposant que jamais. J’aime à croire que vous ne vous serez point laissé influencer par les vaines rodomontades des ribbonmen ?

— Molly-Maguire exécute toujours ses menaces, murmura le coupeur de tourbe.

Daws haussa les épaules.

Mac-Foote et les autres, qui, malgré leur