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QUATRIÈME PARTIE.

éloignement discret, ne perdaient pas une parole de cet entretien, se regardèrent avec inquiétude. Ce n’étaient point, à proprement parler, de très-méchantes gens ; mais, outre qu’ils ne détestaient pas à voir condamner de temps à autre un catholique pour l’exemple, ils avaient sur le cœur une injure toute récente. L’espace d’une nuit les séparait seul de cette mystification cruelle qu’ils avaient subie dans la loge supérieure. L’épreuve par l’eau, que leur avaient infligée les partisans du repeal, leur laissait une sourde et implacable colère, qu’ils étaient bien aises de passer sur un homme important parmi les repealers. Les courroux bourgeois ne pardonnent pas plus que les grandes haines.

Si Mac-Diarmid n’était pas un ribbonman, du moins était-il un entêté suppôt de l’agitation.

Dans la balance orangiste, cette dernière accusation valait bien la première, et l’on ne courait, en conscience, aucun risque de le pendre à faux…

Joshua Daws éprouvait cependant une certaine inquiétude. Su et Paddy, qui avaient dévoré sa première offrande, regardaient avec concupiscence les vastes poches de son frac noir.

Il leur fit une nouvelle largesse.

— Est-ce à dire, reprit-il ensuite en s’adres-