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QUATRIÈME PARTIE.

diable si je me souviens de cela, mon bijou !… Arrah ! se reprit-il tout à coup ; où donc ai-je l’esprit ?… Je me rappelle, je me rappelle !… ces coquins de Saxons m’ont donné de leur eau-de-vie de France… Ah ! Morris, mon chéri, voilà quelque chose de bon !

— As-tu interrogé les valets de Montrath ?

— Oui, mon jeune maître… et comme ils m’ont donné à manger, les bons garçons !

— Que t’ont-ils dit ?

— Ils m’ont dit de boire… Cela ne leur coûte rien, c’est milord qui paye !

Morris saisit de nouveau son épaule et le secoua rudement.

— Que t’ont-ils dit ? répéta-t-il.

Musha ! lâchez-moi, Mac-Diarmid, mon bijou !… Ils’ont dit que la nouvelle femme de milord est encore plus jolie que Jessy O’Brien, le pauvre cher ange !…

Morris réprima un mouvement d’angoisse.

— Et cette femme ? poursuivit-il, cette étrangère ?

— La reine ! s’écria Pat en riant. Ah ! c’est là une bonne histoire, mon fils !… Figurez-vous que les gens de Galway l’ont prise pour Sa Majesté en personne… Jésus ! que nous avons ri, Mac-Diarmid !…