Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
LA GALERIE DU GÉANT.

Jermyn eût donné la moitié de son sang pour savoir si son ennemi était là encore sous sa main et pris comme en un piége. L’idée que le major avait pu s’évader le transportait de rage.

Il demeurait à son poste pourtant, et interrogeait le soleil, dont la marche lui semblait bien longue, attendant l’heure où la trêve accordée allait expirer…

Un assez long espace de temps s’écoula. Il était deux heures après minuit environ lorsque Jermyn avait vendu sa vengeance pour un baiser, pour un baiser qui brůlait sa bouche encore et dont le souvenir mettait en son cœur de douloureuses délices.

Maintenant le soleil achevait la première moitié de sa course.

Il fallait attendre encore. Deux heures, deux longues heures !

Jermyn attendait, l’œil fixé toujours sur la chambre de l’heiress.

La fenètre refermée se rouvrit lentement, et le noble visage d’Ellen s’y montra, penché en dehors.

Elle regardait tout autour d’elle avec inquiétude et fouillait chaque recoin du bosquet. Jermyn s’était coulé derrière un arbre.

Examen fait, l’heiress rentra dans la cham-