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QUATRIÈME PARTIE.

vivres qui vont composer ce repas suprême.

Si le prisonnier est trop pauvre et trop dépourvu d’amis pour s’héberger lui-même, la geôle lui doit un petit morceau de viande, comme au jour de Noël, et une ample cruche de wiskey.

Telle est la règle. Les cinq frères ne couraient donc aucun risque d’être arrêtés au début de leur entreprise.

Nicholas ouvrit la porte de la cellule.

— Voilà de la compagnie, vieux Mills, dit-il gaiement. Vous allez vous en donner ce soir, mon camarade !… Allons ! allons ! il faut bien que chacun ait ses bons moments dans la vie… Amusez-vous bien, mes chéris, Si vous me gardez un verre de wiskey, je viendrai chercher les cinq garçons un quart d’heure avant la fermeture des portes…

Les cinq jeunes gens étaient seuls avec leur père.

— Soyez les bienvenus, enfants, dit le vieillard, qui mit un baiser au front de chacun d’eux ; je vous remercie de la joie que vous apportez à mon dernier repas.

— Père, nous vous avons obéi, répliqua Morris ; puisque vous n’avez pas voulu être sauvé, nous venons demander votre bénédiction et vous dire l’adieu.