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LA GALERIE DU GÉANT.

Sam et Owen arrachèrent les draps du lit et les étendirent par terre. Sur cette nappe ils rangèrent les pains d’avoine et les pommes de terre chaudes. Au milieu ils placèrent la poitrine de porc.

Les yeux du vieillard étaient devenus pensifs.

— Dieu aura pitié de moi, murmura-t-il, et me recevra en sa miséricorde… Cette mort que je subis n’est pas le fait de ma volonté… Ne me dites point cela, enfants, car je suis bien vieux, et j’ai besoin de tout ce qui me reste de courage… J’obéis à la loi, suivant que nous l’ordonnent nos prêtres et notre père O’Connell.

— Votre volonté sera faite, répliqua Morris, et nous ne prononcerons plus une parole qui ait trait à ce sujet… Prenez place, Mac-Diarmid ; mes frères, asseyez-vous.

On avait jeté à terre la paillasse du lit. Le vieillard, Morris et Mickey se placèrent sur ce siège ; les trois autres frères s’assirent sur le sol.

Avant de toucher aux mets, Mill’s compta du regard ses enfants qui l’entouraient, et le calme austère de son visage se voila de tristesse.

— J’avais espéré voir tous ceux que j’aime réunis à ce dernier repas, dit-il. Mais il y a bien