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QUATRIÈME PARTIE.

moral qui l’avait jeté violemment hors de sa voie. Il établissait le compte de ses dangers et de ses espoirs avec rigueur, sans crainte ni faiblesse. Il savait le nombre et le pouvoir de ses ennemis à qui sa chute apparente donnait contre lui de terribles armes ; mais il savait la force de la vérité, soutenue par un vaillant vouloir. Il comptait sur l’appui du gouvernement, qui avait en lui une confiance absolue.

On pouvait l’attaquer, le blesser, l’abattre momentanément, mais on ne pouvait pas le vaincre tout à fait.

Cette conviction, qui grandissait en lui, exaltait son courage. Il avait hâte de se trouver en face de ses adversaires et de braver la ligue de leurs rancunes impuissantes.

Il attendait que la nuit fût venue. Le temps passait. Ellen ne s’éveillait point.

Percy se repliait sur lui-même, pour tromper son impatience croissante. Il revenait aux heures écoulées et si pleines de ces deux derniers jours.

Partout, au milieu de ces dangers, renouvelés sans cesse, il retrouvait Ellen veillant sur lui comme un ange sauveur. Il se voyait revivre aux lueurs de son beau sourire ; il se souvenait de ces paroles chères coulant comme un baume sur