leurs aux ordres impitoyables de leur chef, se ruèrent, l’épée à la main, au milieu de cette foule inerte et foudroyée. Ils tuèrent, frappant au hasard tout ce qui se trouvait de la chair humaine devant la pointe ensanglantée de leurs armes.
Cela dura bien peu de temps. Au bout de quelques minutes, il n’y avait plus de ribbonmen sous l’escalier de Ranach. Tous ceux qui avaient échappé au fer des Saxons s’étaient réfugiés dans les galeries en poussant des plaintes lamentables.
Parmi ces plaintes, les soldats crurent distinguer des voix d’enfants et des voix de femmes.
Brazer n’osa point les suivre dans cet asile inconnu. Il fit ranger ses hommes des deux côtés de la fissure, afin d’attendre le jour.
Le silence s’était rétabli sur la plage, et le passant n’eût entendu d’autre bruit que le fracas affaibli de la tempête.
Le jour vint et montra quelques cadavres dispersés çà et là sur le galet. Les ribbonmen, suivant leur coutume, avaient emporté dans leur retraite le plus qu’ils avaient pu de leurs blessés et de leurs morts.
Les officiers du détachement, émus de pitié, demandèrent la grâce des malheureux cachés