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QUATRIÈME PARTIE.

sion de pains d’avoine et quelques cruches de potteen, cachées là-bas sous les décombres, il avait de quoi être heureux dans la vie comme le poisson dans l’eau.

Mais que d’amertume, hélas ! empoisonnait ce bonheur ! Crackenwell d’un côté, les Molly-Maguires de l’autre, et enfin ce monstre, habitant ténébreux des ruines de Diarmid, qu’il était obligé de nourrir !

Le pauvre Pat payait cher son bien-être. Si Crackenwell apprenait quelque jour ses accointances avec les Molly-Maguires, Pat savait bien qu’il serait pendu.

Il n’avait point à espérer un sort meilleur de la part des ribbonmen, et il se doutait bien que le monstre, las de dévorer toujours des pains d’avoine, avait grand appétit de sa pauvre chair.

C’étaient trois menaces suspendues sur sa tête ! En attendant, le bon Pat buvait et mangeait de son mieux, tremblant toujours et n’engraissant point.

Morris Mac-Diarmid était seul au rez-de-chaussée de la tour. La couche de Pat restait vide, et la branche de pin achevait de se consumer, éclairant vaguement les objets de ses lueurs rougeâtres et tremblotantes.