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LE BOSSU.

Nevers taillait aussi de son mieux. Outre un partisan qu’il avait jeté sous les roues de la charrette, le Matador et Joël étaient grièvement blessés de sa main.

Mais, comme il allait achever ce dernier, il vit deux ombres qui se glissaient le long du mur dans la direction du pont.

— À moi, chevalier ! cria-t-il en retournant précipitamment sur ses pas.

Lagardère ne prit que le temps d’allonger un vertueux fendant à Pinto, qui, tout le restant de sa vie, ne put montrer qu’une seule oreille.

— Vive Dieu ! dit-il en rejoignant Nevers, j’avais presque oublié l’ange blond, mes amours !

Les deux ombres avaient pris le large.

Un silence profond régnait dans les douves. Il y avait un quart d’heure de passé.

— Reprenez haleine vivement, monsieur le duc, dit Lagardère : les drôles ne vous laisseront pas longtemps en repos… Êtes-vous blessé ?

— Une égratignure.

— Où cela ?

— Au front.

Le Parisien ferma les poings et ne parla plus. C’étaient les suites de sa leçon d’escrime.

Deux ou trois minutes se passèrent ainsi,