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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/271

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LE BOSSU.

voulez-vous de moi ?… Je brûle de le savoir, vous voyez bien ! Dites vite !

Gonzague la regardait attentivement.

Il pensait :

— J’ai cherché longtemps, mais pouvais-je trouver mieux ?… Elle lui ressemble, sur ma foi ! ce n’est pas une illusion que je me fais…

— Eh bien, reprit dona Cruz, dites donc !

Asseyez-vous, chère enfant, repartit Gonzague.

— Retournerai-je dans ma prison ?

— Pas pour longtemps…

— Ah !… fit la jeune fille avec regret, — j’y retournerai ?… Pour la première fois aujourd’hui, j’ai vu un coin de la ville au soleil… C’est beau !… ma solitude me semblera plus triste.

— Nous ne sommes pas à Madrid, objecta Gonzague, et il faut des précautions.

— Pourquoi des précautions ? fais-je du mal pour que l’on me cache ?

— Non, assurément, dona Cruz ; mais…

— Ah ! tenez, monseigneur, l’interrompit-elle avec feu, — il faut que je vous parle : j’ai le cœur trop plein… Vous n’avez pas besoin de me le rappeler, allez ! Je vois bien que nous ne sommes plus à Madrid… mon pauvre beau Madrid, où j’étais pauvre, c’est vrai, orpheline, abandonnée…,