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LE BOSSU.

— Mais qu’est-ce donc que je n’ai pas ? interrogea la coquette, qui, en même temps, jeta son triomphant regard vers le miroir.

Certes, le miroir ne pouvait suppléer à la réponse de Gonzague.

Gonzague répondit :

— Un nom !

Et voilà dona Cruz précipitée du sommet de sa joie.

Un nom ! Elle n’avait pas de nom !… Le Palais Royal, ce n’était pas la plaza Santa, derrière l’Alcazar. — Il ne s’agissait plus ici de danse au son d’un tambour de basque avec une ceinture de faux sequins autour des hanches.

Oh ! la pauvre dona Cruz ! — Gonzague venait bien de lui faire une promesse…

Mais la promesse de Gonzague !

Et d’ailleurs, un nom, cela se donne-t-il ?

Le prince sembla marcher de lui-même au-devant de cette objection.

— Si vous n’aviez pas de nom, chère enfant, dit-il, toute ma tendre affection serait impuissante… mais votre nom n’est qu’égaré ; c’est moi qui le retrouve… Vous avez un nom illustre parmi les plus illustres noms de France.

— Que dites-vous !… s’écria la fillette éblouie.