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LE BOSSU.

en montrant la dernière invitation que Gonzague tenait encore à la main.

— Qu’en ferais-tu ?

— J’en ferais bon usage… Je la donnerais à l’homme… et l’homme tiendrait la promesse que je vous fais ici en son nom… Il irait au bal de M. le régent.

— Vive Dieu ! l’ami, s’écria Gonzague, — tu dois être un infernal coquin !

— Oh ! oh ! fit le bossu d’un air modeste, il y a plus coquin que moi.

— Pourquoi cette chaleur à me servir ?

— Je suis comme cela… très dévoué à ceux qui me plaisent.

— Et nous avons l’heur de te plaire ?

— Beaucoup.

— Et c’est pour nous témoigner de plus près ton dévouement que tu as payé dix mille écus ?…

— La niche ? interrompit le bossu, — pas s’il vous plaît ! spéculation ! affaire d’or !

Puis il ajouta en ricanant :

— Le bossu était mort : vive le bossu !… Ésope Ier a gagné un million et demi sous un vieux parapluie… moi du moins, j’ai mon étude !

Gonzague fit signe à Cocardasse et à Passepoil qui s’approchèrent en sonnant le vieux fer.