Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LE BOSSU.

Frère Passepoil se rassit en poussant un gros soupir.

Dès que le vin fut apporté, on renvoya la maritorne avec ordre de ne plus revenir.

— Mes mignons, reprit Cocardasse junior, nous ne nous attendions pas, frère Passepoil et moi, à rencontrer ici une si chère compagnie… loin des villes, loin des centres populeux où généralement vous exercez vos talents…

— Oïmé ! interrompit le spadassin de Spolète ; connais-tu des villes où il y ait maintenant de la besogne, toi, Cocardasse, caro mio !

Et tous secouèrent la tête en hommes qui pensent que leur vertu n’est point suffisamment récompensée.

Puis Saldagne demanda :

— Ne sais-tu point pourquoi nous sommes en ce lieu ?

Le Gascon ouvrait la bouche pour répondre, lorsque le pied de frère Passepoil s’appuya sur sa botte.

Cocardasse junior, bien que chef nominal de la communauté, avait l’habitude de suivre les conseils de son prévôt, qui était un Normand prudent et sage.

— Je sais, répliqua-t-il, qu’on nous a convoqués…