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LE BOSSU.

Elle entendit un léger bruit derrière elle dans la chambre à coucher. Elle se retourna vivement.

Puis elle poussa un cri de frayeur auquel répondit un joyeux éclat de rire.

Une femme était devant elle en domino de satin rose, masquée et coiffée pour le bal.

— Mademoiselle Aurore ! dit-elle avec une cérémonieuse révérence.

— Est-ce que je rêve ! s’écria Aurore ; cette voix…

Le masque tomba, et l’espiègle visage de dona Cruz se montra parmi les frais chiffons.

— Flor ! s’écria Aurore ; est-il possible !… Est-ce bien toi ?

Dona Cruz, légère comme une sylphide, vint vers elle les bras ouverts. On échangea de légers et rapides baisers de jeunes filles. Avez-vous vu deux colombes se becqueter en jouant ?

— Moi qui justement me plaignais de n’avoir point de compagne, dit Aurore ; Flor ! ma petite Flor ! que je suis contente de te voir !…

Puis, saisie d’un scrupule subit, elle ajouta :

— Mais qui t’a laissée entrer ? J’ai défense de recevoir personne.

— Défense ! répéta dona Cruz d’un air mutin.