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LE BOSSU.

tait de son habitude et faisait les choses magnifiquement. On disait, il est vrai, que ce bon M. Law fournissait l’argent de la fête : mais qu’importait cela ! En ce monde, beaucoup de gens sont de cet avis, qu’il ne faut voir que le résultat.

Si Law payait les violons en son propre honneur, c’était un homme qui entendait bien la publicité, voilà tout. Il eût mérité de vivre de nos jours d’habileté, où tel écrivain s’est fait une renommée en achetant tous les exemplaires des quatorze premières éditions de son livre, si bien que la quinzième a fini par se vendre ou à peu près, — où tel dentiste, pour gagner vingt mille francs, dépense dix mille écus en annonces, — où tel directeur de théâtre met chaque soir trois ou quatre cents humbles amis dans sa salle pour prouver à deux cent cinquante spectateurs vrais que l’enthousiasme n’est pas mort en France.

Ce n’est pas seulement à titre d’inventeur de l’agio que ce bon M. Law peut être regardé comme le véritable précurseur de la banque contemporaine.

Cette fête était pour lui ; cette fête avait pour but de glorifier son système et aussi sa personne. Pour que la poudre qu’on jette aille bien