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LE BOSSU.

Elles jouissaient, à titre de tolérance, du jardin du palais.

Celui-ci n’était point ouvert au public, comme de nos jours ; mais il était facile d’en obtenir l’entrée. En outre, presque toutes les maisons des rues des Bons-Enfants, de Richelieu et Neuve-des-Petits-Champs avaient des balcons, des terrasses régnantes, des portes basses et même des perrons qui donnaient accès dans les massifs. Les habitants de ces maisons se croyaient si bien en droit de jouir du jardin, qu’ils firent plus tard un procès à Louis-Philippe-Joseph d’Orléans lorsque ce prince voulut enclore le Palais-Royal.

Tous les auteurs contemporains s’accordent à dire que le jardin du palais était un séjour délicieux, et certes, sous ce rapport, nous avons beaucoup à regretter. Rien de moins délicieux que le promenoir carré, envahi par les bonnes d’enfants, et où s’alignent maintenant les deux allées d’ormes malades. Il faut croire que la construction des galeries, en interceptant l’air, nuit à la végétation ; notre Palais-Royal est une très belle cour : ce n’est plus un jardin.

Cette nuit-là, c’était un enchantement, un paradis, un palais de fées. Le régent, qui n’avait pas beaucoup de goût à la représentation, sor-