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LE BOSSU.

Peyrolles ; M. de Caylus se venge… Quoi de plus simple ?

— Rien de plus simple, si le bonhomme Verrous savait… mais vous avez été discrets… M. de Caylus ignore tout… Capédébiou ! le vieux matois se garderait bien de faire dépêcher ainsi le plus riche parti de France ! Tout serait arrangé dès longtemps si M. de Nevers avait dit au bonhomme : « Le roi Louis veut me faire épouser mademoiselle de Savoie, sa nièce ; moi, je ne veux pas ; moi, je suis secrètement le mari de votre fille… » Mais la réputation de Caylus-Verrous l’a effrayé, le pauvre prince… Il a craint pour sa femme, qu’il adore…

— La conclusion ? interrompit Peyrolles.

— La conclusion, c’est que nous ne travaillons pas pour M. de Caylus.

— C’est clair ! dit Passepoil.

— Comme le jour ! gronda le chœur.

— Et pour qui pensez-vous travailler ?

— Pour qui ! Ah ! ah ! sandiéou ! pour qui !… Savez-vous l’histoire des trois Philippe ? Non ? Je vais vous la dire en deux mots. Ce sont trois seigneurs de bonne maison, capédébiou ! L’un est Philippe de Mantoue, prince de Gonzague, votre maître, monsieur de Peyrolles, une altesse ruinée, traquée, qui se vendrait au diable à bien bon mar-