rebouclés, et les prévôts d’armes, quittant la fenêtre, se remirent autour des tables.
Cela sentait la bagarre d’une lieue. Frère Passepoil souriait paisiblement sous ses trois poils de moustache.
— Nous disions donc, commença Cocardasse afin de faire bonne contenance, que le meilleur moyen de tenir la garde à un prévôt gaucher, ce qui est toujours fort dangereux…
— Holà ! fit en ce moment le chef des maraudeurs, dont le visage barbu se montra à la porte ; l’auberge est pleine, enfants !
— Il faut la vider, répondirent ceux qui le suivaient.
C’était simple, c’était logique. Le chef, qui se nommait Carrigue, n’eut point d’objection à faire.
Ils descendirent tous de cheval et attachèrent effrontément leurs montures chargées de foin aux anneaux qui étaient au mur du cabaret.
Jusque-là, nos prévôts n’avaient pas bougé.
— Çà ! dit Carrigue en entrant le premier, qu’on déguerpisse, et vite !… Il n’y a place ici que pour les volontaires du roi.
On ne répondit point.
Cocardasse se tourna seulement vers les siens et murmura :