Une nuance de tristesse plus sombre couvrit le front de Lagardère.
— Vous avez promis, madame, dit-il ; votre fille est à vous… Je ne vous demande désormais que le temps de l’avertir et de la préparer… C’est une âme tendre qu’une émotion trop forte pourrait briser…
— Vous faut-il longtemps pour préparer ma fille ?
— Je vous demande une heure.
— Elle est donc bien près d’ici ?
— Elle est en lieu sûr, madame.
— Et ne puis-je du moins savoir… ?
— Ma retraite ? À quoi bon ? Dans une heure, ce ne sera plus celle d’Aurore de Nevers.
— Faites donc à votre volonté, dit la princesse. Au revoir, monsieur de Lagardère… Nous nous séparons amis ?
— Je n’ai jamais cessé d’être le vôtre, madame.
— Moi, je sens que je vous aimerai… Au revoir… et… espérez !
Lagardère se précipita sur sa main qu’il baisa avec effusion.
— Je suis à vous, madame, dit-il, corps et âme, à vous !
— Où vous retrouverai-je ? demanda-t-elle.
— Au rond-point de Diane, dans une heure.
Elle s’éloigna.