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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/155

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LE BOSSU.

— Elles semblaient heureuses, interrompit Aurore, et bien belles !

— Elles sont heureuses, en effet, ces femmes… Elles ont des châteaux et des hôtels…

— Quand tu es dans notre maison, Henri, je l’aime mieux qu’un palais…

— Elles ont des amis…

— Ne t’ai-je pas ?

— Elles ont une famille.

— Ma famille, c’est toi !

Aurore faisait toutes ces réponses sans hésiter, avec son franc sourire aux lèvres. C’était son cœur qui parlait.

Mais Lagardère voulait l’épreuve complète. Il fit appel à tout son courage et reprit après un silence :

— Elles ont… une mère !

Aurore pâlit. Elle n’avait plus de sourire. Une larme perla entre ses paupières demi-closes. Lagardère lâcha ses mains, qui se joignirent sur sa poitrine.

— Une mère ! répéta-t-elle les yeux au ciel. Je suis souvent en compagnie de ma mère… Après vous, Henri, c’est à ma mère que je pense le plus souvent…

Ses beaux yeux semblaient prier ardemment.