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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/154

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LE BOSSU.

— Et toi ? reprit Aurore.

Il ne put que balbutier, la voix tremblante, les paupières humides :

— Oh ! je suis heureux !… je suis heureux !

Puis un nuage vint encore à son front. Voyant ce nuage, la mutine frappa du pied et dit :

— Qu’est-ce encore ?

— Si jamais tu avais des regrets…, prononça tout bas Henri, qui baisa ses cheveux.

— Quels regret puis-je avoir si tu restes près de moi ?

— Écoute… j’ai voulu soulever pour toi, cette nuit, un coin du rideau qui te cachait les splendeurs du monde… Tu as entrevu la cour, le luxe, la lumière… Tu as entendu les voix de la fête… Que penses-tu de la cour… ?

— La cour est belle, répondit Aurore ; mais je n’ai pas tout vu, n’est-ce pas ?

— Te sens-tu faite pour cette vie ?… Ton regard brille… Tu aimerais le monde !

— Avec toi, oui.

— Et sans moi ?

— Rien sans toi.

Lagardère pressa ses mains réunies contre ses lèvres.

— As-tu vu, reprit-il encore pourtant, ces femmes qui passaient souriantes ?…