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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/183

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LE BOSSU.

porter une épée… Écartez-vous, messieurs, et donnez-lui passage… cet homme n’est plus digne de respirer le même air que vous.

Un instant on eût dit que Lagardère allait ébranler les colonnes de cette salle, et comme Samson, ensevelir ces Philistins sous les décombres ; son puissant visage exprima d’abord un courroux si terrible que ses voisins s’écartèrent, bien plus par frayeur que par obéissance à l’ordre du régent. Mais l’angoisse succéda vite à la colère, et l’angoisse fit place à cette froideur résolue qu’il montrait depuis le commencement de la séance.

— Monseigneur, dit-il en s’inclinant, j’accepte le jugement de Votre Altesse Royale, et je n’en appellerai point.

Une lointaine solitude et l’amour d’Aurore, voilà le tableau qui passait devant ses yeux.

Cela ne valait-il pas le martyre ?

Il se dirigea vers la porte au milieu du silence général.

Le régent avait dit tout bas à la princesse :

— Ne craignez rien. On le suivra.

Vers le milieu de la salle, Lagardère trouva au-devant de lui M. le prince de Gonzague qui venait de quitter Peyrolles.

— Altesse, dit Gonzague en s’adressant au