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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/19

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LE BOSSU.

— Il a les preuves de ce qu’il avance ?

— Il les a, sauf une seule.

— Laquelle ?

— La preuve qui doit confondre l’assassin.

— Il connaît l’assassin ?

— Il croit le connaître… et il a une marque certaine pour vérifier ses soupçons.

— Cette marque ne peut servir de preuve ?

— Votre Altesse Royale en jugera… Quant à la naissance et à l’identité de la jeune fille, tout est en règle.

Le régent réfléchissait.

— Quel serment avait fait ce Lagardère ? demanda-t-il après un silence.

— Il avait promis d’être le père de l’enfant, répondit le bossu.

— Il était donc là au moment de la mort ?

— Il était là… Nevers mourant lui confia la tutelle de sa fille.

— Ce Lagardère tira-t-il l’épée pour défendre Nevers ?

— Il fit ce qu’il put… Après la mort du duc, il emporta l’enfant, bien qu’il fût seul désormais contre vingt…

— Je sais qu’il n’y a point au monde de plus redoutable épée, murmura le régent. Mais il y a de l’obscurité dans vos réponses, monsieur…