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LE BOSSU.

une bourse, et à donner au tripot un joli air de décence. Tout le monde criait à la fois, et ce concert de voix tonnait comme le bruit d’une émeute.

Mais Peyrolles songeait bien à cela !

— Comment l’avez-vous reçu ? demanda-t-il encore.

Gonzague montra la fenêtre qui faisait face à son lit, et dont un des carreaux était brisé.

Peyrolles comprit et chercha des yeux sur le tapis, où il vit bientôt un caillou parmi les éclats de vitre.

— C’est cela qui m’a éveillé, dit Gonzague. J’ai lu… et l’idée m’est venue que Lagardère avait pu se sauver.

Peyrolles courba la tête.

— À moins, reprit Gonzague, que cet acte audacieux n’ait été exécuté par quelque affidé, ignorant le sort de son maître.

— Espérons-le, murmura Peyrolles.

— En tout cas, j’ai mandé sur-le-champ Oriol et Montaubert… J’ai feint de tout ignorer… j’ai plaisanté… je les ai poussés… Ils m’ont avoué qu’ils avaient déposé le cadavre sur un monceau de débris dans la rue Pierre Lescot.

Le poing fermé de Peyrolles frappa son genou.

— Il n’en faut pas davantage, s’écria-t-il ; un blessé peut recouvrer la vie…