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LE BOSSU.

Gonzague, qui considérait le caillou d’un air pensif, déplia vivement le papier qu’il avait repris.

— Cela est vrai, murmura-t-il ; leurs noms manquent ici… Mais si c’est Lagardère qui a dressé cette liste et si nos deux coquins étaient à Lagardère, il eût mis leurs noms les premiers pour dissimuler la tromperie.

— Ceci est trop subtil, monseigneur. Il ne faut rien négliger dans un combat à outrance ; depuis hier, vous pontez sur l’inconnu… Cette créature étrange, ce bossu qui est entré, comme malgré vous, dans vos affaires.

— Tu m’y fais penser, interrompit Gonzague ; il faut que celui-là me vide son sac jusqu’au fond.

Il regarda par la croisée.

Le bossu était justement au-devant de sa niche et dardait un coup d’œil perçant vers les fenêtres de Gonzague.

À la vue de ce dernier, le bossu baissa les yeux et salua respectueusement.

Gonzague regarda encore son caillou.

— Nous saurons cela, murmura-t-il ; nous saurons tout cela… J’ai idée que la journée vaudra la nuit… Va, mon ami Peyrolles : voici ma chaise… À bientôt !