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LE BOSSU.

Peyrolles obéit.

M. de Gonzague monta dans sa chaise et se fit conduire au pavillon de dona Cruz.

En traversant les corridors, pour se rendre chez madame de Gonzague, Peyrolles se disait :

— Je n’ai pas pour la France, ma belle patrie, une de ces tendresses idiotes, comme j’en ai vu parfois… Avec de l’argent, on trouve des patries partout… Ma tirelire est à peu près pleine, et, dans vingt-quatre heures, je puis faire ma main dans les coffres du prince… Le prince me paraît baisser… Si les choses ne vont pas mieux d’ici à demain, je boucle ma valise et je vais chercher un air qui convienne davantage à ma santé délicate… Que diable ! d’ici à demain, la mine n’aura pas eu le temps de sauter !

Cocardasse junior et frère Passepoil avaient promis de se multiplier pour mettre fin aux incertitudes de M. le prince de Gonzague.

Ils étaient gens de parole. Nous les retrouvons non loin de là dans un cabaret borgne de la rue Aubry-le-Boucher, buvant et mangeant comme quatre.

La joie brillait sur leurs visages.

— Il n’est pas mort ! dit Cocardasse en tendant son gobelet.

Passepoil l’emplit et répéta :