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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/326

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LE BOSSU.

ouverts ; il ne m’échappera pas !… et quand la vingt-quatrième heure sonnera, il sera arrêté, fallût-il pour cela ma propre main !

— Oh ! dit Aurore, — ce ne peut être que la même femme !… je la reconnais à sa haine… et voilà plus d’une fois que l’idée me vient…

— Quelle idée ? demanda dona Cruz.

— Rien… je ne sais… je suis folle !

— Il me reste une chose à te dire, reprit dona Cruz avec hésitation ; — c’est presque un message que je t’apporte… M. de Gonzague a été bon pour moi, mais je n’ai plus de confiance en M. de Gonzague… Toi, je t’aime de plus en plus, ma pauvre petite Aurore.

Elle s’assit sur le sofa auprès de sa compagne et poursuivit :

— M. de Gonzague m’a certainement dit cela pour que je te le répète…

— Que t’a-t-il dit ? interrogea Aurore.

— Tout à l’heure, répondit dona Cruz, quand tu m’as interrompue pour me parler de ton beau chevalier, Henri de Lagardère, j’en étais à t’apprendre qu’on voulait te marier avec le jeune marquis de Chaverny.

— Mais de quel droit me marier ?

— Je l’ignore… mais on ne semble pas se préoc-