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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/429

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LE BOSSU.

dire un mot !… Cette jeune fille me plaît ; je la veux ; je l’aurai !

— À la bonne heure ! fit Navailles ; voilà qui est parler !

— Voyons, dit le gros petit traitant, arrondissant avec soin sa phrase, voyons si tu es aussi fort aux tournois d’amour qu’aux luttes bachiques !

— Nous serons juges, ajouta Nocé ; entame la bataille.

Le bossu regarda Aurore, puis le cercle qui les entourait.

Aurore, épuisée par le suprême effort qu’elle venait de faire, s’affaissait entre les bras de dona Cruz. Cocardasse roula vers elle un fauteuil. Aurore s’y laissa tomber.

— Les apparences ne sont pas pour ce pauvre Ésope II ! murmura Nocé.

Comme Gonzague ne riait pas, on restait sérieux.

Les femmes ne s’occupaient que d’Aurore, excepté Nivelle qui pensait :

— J’ai idée que ce petit homme est un Crésus !

— Monseigneur, dit le bossu, permettez-moi de vous adresser une requête… Vous êtes trop haut placé assurément pour avoir voulu vous jouer de moi… Si l’on dit à un homme : Courez !