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LE BOSSU.

— Pas, s’il vous plaît !… Voyez donc !

Le bossu était à genoux auprès du fauteuil d’Aurore.

Dona Cruz voulut se mettre entre deux. — Le bossu l’écarta en disant :

— Laissez… je ne lui ferai pas de mal.

Il avait parlé bas. Sa voix était si étrangement changée que dona Cruz s’écarta comme malgré elle et ouvrit de grands yeux.

Au lieu des accents stridents et discords qu’on était accoutumé à entendre sortir de cette bouche, c’était une voix mâle et douce, harmonieuse et profonde.

Cette voix prononça le nom d’Aurore.

Dona Cruz sentit sa jeune compagne tressaillir faiblement entre ses bras.

Puis elle l’entendit murmurer :

— Je rêve !…

— Aurore !… répéta le bossu toujours à genoux.

La jeune fille se couvrit la tête de ses mains.

De grosses larmes coulèrent entre ses doigts qui tremblaient.

Ceux qui regardaient dona Cruz par la porte entr’ouverte croyaient assister à une sorte de fascination.