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LE BOSSU.

Ces messieurs n’avaient rien dit, et cependant, en les quittant, Gonzague savait qu’un nuage menaçait son étoile.

Peut-être avait-il craint quelque chose de pire.

Le régent lui tendit la main. Gonzague, au lieu de la porter à ses lèvres comme faisaient quelques courtisans, la serra dans les siennes et s’assit au chevet du lit sans en avoir obtenu permission.

Le régent avait toujours la tête sur l’oreiller, et les yeux demi-clos, mais Gonzague voyait parfaitement qu’on l’observait avec attention.

— Eh bien, Philippe ! dit Son Altesse Royale d’un ton d’affectueuse bonhomie, voilà comme tout se découvre !

Gonzague eut le cœur serré, mais il n’y parut point.

— Tu étais malheureux et nous n’en savions rien !… continua le régent ; c’est au moins un manque de confiance !

— C’est un manque de courage, monseigneur ! prononça Gonzague à voix basse.

— Je te comprends… on n’aime pas à montrer à nu les plaies de la famille… la princesse est, on peut le dire, ulcérée…

— Monseigneur doit savoir, interrompit Gon-