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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/519

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LE BOSSU.

fais serment sur mon honneur… je me croyais sûr d’arriver à conclure la paix avant qu’âme qui vive eût soupçonné la guerre… voilà un grave motif… et certes, monseigneur, moi qui connais mieux que personne la délicatesse d’âme et la profonde sensibilité qui recouvre votre affectation de scepticisme, je puis bien faire valoir près de vous une semblable raison… mais il y en avait une autre… raison puérile, peut-être… si rien de ce qui se rattache à l’orgueil du devoir accompli peut sembler puéril… j’avais commencé seul cette grande, cette sainte entreprise… seul je l’avais poursuivie pendant la moitié de mon existence… à l’heure du triomphe, j’avais hésité à mettre quelqu’un, fût-ce vous-même, monseigneur, de moitié dans ma victoire.

Au conseil de famille l’attitude de madame la princesse m’a fait comprendre qu’elle était prévenue. Lagardère n’attendait pas mon attaque ; il tirait le premier.

Monseigneur, je n’ai point de honte à l’avouer : l’astuce n’est point mon fait. Lagardère a joué au plus fin avec moi : il a gagné.

Je ne crois pas vous apprendre que cet homme a dissimulé sa présence parmi nous sous un audacieux déguisement. Peut-être est-ce la grossièreté même de la ruse qui en a fait la réussite.