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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/521

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LE BOSSU.

— Où est la jeune fille ? demanda le régent.

— Auprès de la pauvre mère abusée… auprès de madame de Gonzague.

— Et les papiers ?… je vous préviens que c’est ici qu’il y a véritable danger pour vous, monsieur le prince.

— Et pourquoi danger, monseigneur ? demanda Gonzague en souriant orgueilleusement ; moi, je ne pourrai jamais concevoir qu’on ait été, pendant un quart de siècle, le compagnon, l’ami, le frère d’un homme dont on a si misérable opinion !… Pensez-vous que j’aie falsifié déjà les titres ?… L’enveloppe, cachetée de trois sceaux, intacts tous les trois, vous répondra de ma probité douteuse… Les titres sont entre mes mains… je suis prêt à les déposer, contre un reçu détaillé, dans celles de Votre Altesse Royale.

— Ce soir, nous vous les réclamerons, dit le duc d’Orléans.

— Ce soir, je serai prêt comme je le suis à cette heure… mais permettez-moi d’achever : après la capture faite, Lagardère était vaincu… Ce déguisement maudit a changé complètement la face des choses… c’est moi-même qui ai introduit l’ennemi chez moi… J’aime le bizarre, vous le savez, et à cet égard, c’est un peu le goût de