Aurore resta un instant immobile et glacée.
Quand elle se releva dans les bras de sa mère, elle dit à Chaverny :
— Où est-il ?
— À la prison du Châtelet.
— Il est donc condamné ?
— Je l’ignore… ce que je sais, c’est qu’il est au secret.
Aurore s’arracha des étreintes de sa mère.
— Je vais aller à la prison du Châtelet, dit-elle.
— Vous avez près de vous votre mère, ma fille, murmura la princesse dont la voix trouva des accents de reproche ; votre mère est désormais pour vous un guide et un soutien… votre cœur n’a point parlé ; votre cœur eût dit : Ma mère, conduisez-moi à la prison du Châtelet.
— Quoi ! balbutia Aurore, vous consentiriez !
— L’époux de ma fille est mon fils, répondit la princesse ; s’il succombe, je le pleurerai… s’il peut être sauvé, je le sauverai !
Elle marcha la première vers la porte. — Aurore la suivit, et, baisant ses mains qu’elle baigna de ses larmes :
— Que Dieu vous récompense, ma mère !
On avait déjeuné copieusement et longuement au grand greffe du Châtelet. M. le marquis de