Aller au contenu

Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/625

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
179
LE BOSSU.

— Vous, Henri ! s’écria madame de Gonzague avec éclat ; vous, le défenseur de Nevers !… vous, notre providence et notre sauveur !…

— Ne parlez pas si haut, madame… Devant le tombeau de Nevers, il y aura un billot et une hache… J’aurai le poing droit coupé à l’entrée de la grille…

La princesse se couvrit le visage de ses mains.

À l’autre bout de la chambre, Aurore, agenouillée, sanglotait et priait.

— Cela est injuste, n’est-ce pas, madame… ? Et si obscur que soit mon nom, vous comprendrez cette angoisse de ma dernière heure : laisser un souvenir infâme !…

— Mais pourquoi cette inutile cruauté ? demanda la princesse.

— Le président de Segré a dit, répliqua Lagardère : il ne faut pas qu’on se mette à tuer ainsi un duc et pair comme le premier venu !… nous devons faire un exemple…

— Mais ce n’est pas vous, mon Dieu !… Le régent ne souffrira pas…

— Le régent pouvait tout avant la sentence prononcée… Maintenant, sauf le cas d’aveu du vrai coupable… Mais ne nous occupons point de cela, je vous en supplie, madame… Voici ma dernière requête : vous pouvez faire que ma mort