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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/628

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LE BOSSU.

pelle de Caylus… et une fois l’union bénie, le prêtre, la mère, l’épousée suivront le condamné dans les rues de Paris… et moi, je dirai…

— Silence ! madame, au nom de Dieu ! fit Lagardère ; nous ne sommes plus seuls.

L’exempt s’avançait, le bâton à la main.

— Monsieur, dit-il, j’ai outrepassé mes pouvoirs… Je vous prie de me suivre.

Aurore s’élança pour donner le baiser d’adieu.

La princesse dit en se penchant rapidement à l’oreille du prisonnier :

— Comptez sur moi… mais, en dehors de cela, rien ne peut-il être tenté ?…

Lagardère, pensif, se détournait déjà pour répondre à l’exempt.

— Écoutez, fit-il en se ravisant, ce n’est pas même une chance… mais le tribunal de famille s’assemble à sept heures… Je serai là tout près… S’il se pouvait faire que je fusse introduit en présence de Son Altesse Royale, dans l’enceinte du tribunal…

La princesse lui serra la main et ne répondit pas. Aurore suivait d’un regard désolé Henri, son ami, que les archers entouraient de nouveau, et auprès de qui vint se placer ce personnage lugubre qui portait l’habit des dominicains.