Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/651

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
LE BOSSU.

— Toi, vilain, la corde ! dit-il durement.

Puis se tournant vers Navailles, Choisy et les autres qu’il salua ironiquement :

— Mais vous, messieurs, reprit-il, — vous qui êtes gentilshommes…

Il n’acheva pas. Il s’arrêta un instant à les regarder. Puis, comme si son mépris eût débordé tout à coup :

— Gentilhomme ! s’écria-t-il ; — gentilhomme, toi, Nocé, fils de bon soldat, courtier d’actions !… Gentilhomme, Montaubert ! Gentilhomme aussi, Navailles ! Gentilhomme pareillement, M. le baron de Batz…

— Sacrament’ ! grommela ce dernier.

— La paix, grotesque !… Mes gentilshommes, je vous défie de vous regarder, non pas sans rire comme les augures de Rome antique, mais sans rougir jusqu’au blanc des yeux !… Gentilshommes, vous ?… Oui avant-hier, à peu près… vos écussons n’avaient que des éclaboussures… hier, un peu moins : il y avait de larges tâches à votre blason… mais en revanche, financiers habiles… plus prompts à la plume qu’à l’épée… Ce soir…

Son visage changea. Il marcha sur eux lentement. — Il n’y en eut pas un qui ne fit un pas en arrière.