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LE BOSSU.

Sans les méchantes plaisanteries dont l’amour accable les gros petits financiers, ils seraient aussi trop heureux en ce monde.

La belle inconnue avait l’air fort dépaysée au milieu de cette cohue. Son regard interrogeait tous les groupes.

Le masque était impuissant à déguiser son embarras.

Les deux grands gaillards allaient côte à côte à dix ou douze pas derrière elle.

— Marchons droit, frère Passepoil !

— Cocardasse, mon noble ami, marchons droit !

Capédébiou ! Il ne s’agissait pas de plaisanter ! Le diable de bossu leur avait parlé au nom de Lagardère.

Quelque chose leur disait que l’œil d’un surveillant sévère était sur eux. Ils étaient graves et roides comme des soldats en faction.

Pour pouvoir circuler dans le bal en exécution des ordres du bossu, ils avaient été reprendre leurs pourpoints neufs et délivrer par la même occasion dame Françoise et Berrichon son petit-fils.

Il y avait bien une heure que la pauvre Aurore, perdue dans cette foule, cherchait en vain Henri, son ami.