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Page:Féval - Le Dernier vivant, volume 2 (1873).djvu/399

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LE DÉFENSEUR DE SA FEMME 39




Le premier était Lucien lui-même, le défenseur de sa femme, comme la sympathie du barreau tout entier l'avait déjà surnommé.

Le second était maître Ferrand, un débutant à che- veux gris, qui avait donné sa démission le l°* août, jour où le Moniteur Universel inserivait sa nomination en qualité de président de chambre à la cour impériale de Paris.

Mais la tâche de Lucien et de M. Ferrand fut à peu près nulle.

Tout l'honneur de la journée revint à M. Cressonneau alné, avocat général, qui occupait le siége du ministre public.

Bien entendu, l'accusée faisait de nouveau défaut,

M. Cressonneau alné prit texte de cette absence pour effeuiller tout un bouquet de roses sur la place que l'accusée aurait dû occuper.

Il fut très-éloquent, surtout quand il rappela que c'était lui, Cressonneau, qui avait établi la première nstruction.

» IL est, ditil, de telles accumulations de preuves, écrasant de si hautes innocences qu’une ordonnance de non-lieu ne peut être regardée comme une suffisante ré- paration. Je voyais ce monstrueux amas d'apparences aceusatrices avec l'œil de la justice, ce regard perçant auquel rien n'échappe. Je découvrais, ou du moins, je devinais, derrière ce mirage, la main habile qui le pro- duisait

» Car, messieurs, en vain les esprits routiniers se ré- voltent contre l'évidence; nos mœurs modernes onf

tout perfectionné, même la science du mal. Nous avons,