Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/465

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— si je prends ainsi congé brusquement ; mais j’ai rendez-vous pour notre grande affaire, et maintenant moins que jamais je voudrais y manquer, puisque la maison va recevoir une impulsion nouvelle.

— Je suis dans le même cas, ajouta Reinhold.

Abel salua et sortit. Le chevalier voulut en faire autant ; mais M. de Rodach, qui ne s’était nullement opposé au départ du jeune homme, arrêta Reinhold d’un geste.

— Monsieur le chevalier, dit-il, je vous demande dix minutes encore… il y a une question bien importante que je n’ai point abordée, à cause de la présence de votre jeune associé, qui me paraît ignorer vos principaux secrets.

— Je suis à vos ordres, monsieur, répliqua Reinhold en reprenant son siège.

— Il s’agit, continua le baron, de cet enfant dont l’existence pourrait saper par la base votre maison…

— Quel enfant ? dit le chevalier feignant de ne point comprendre, afin de se donner le temps de réfléchir.

— L’enfant qui vint au monde durant la nuit de la Toussaint au château de Bluthaupt…

Reinhold fit semblant de comprendre tout à coup, et se prit à rire en regardant le Portugais, dont le front jauni se dérida.

— Le fils du diable ! s’écria-t-il.

— Le fils du diable, grommela le docteur.

— Le fils du diable, — répéta M. de Rodach, — s’il vous plaît de le nommer ainsi… Veuillez me dire ce que nous avons à craindre à son égard…

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