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CHAPITRE XI.

MADEMOISELLE D’AUDEMER.

À peine Franz fut-il entré dans la chambre du marchand d’habits, que le pas léger entendu dans la cour s’étouffa sur les marches de l’escalier. L’instant d’après on frappait à la porte, et cette fois Gertraud ne se fit pas prier pour ouvrir.

Les deux portes étaient placées l’une vis-à-vis de l’autre ; quand celle de l’escalier tourna sur ses gonds, Franz, qui avait mis son œil à la serrure, faillit tomber à la renverse. Gertraud venait de lui refuser si obstinément son entremise, qu’il s’était préparé à tout plutôt qu’à reconnaître dans cette personne attendue mademoiselle d’Audemer.

Ce fut Denise qui entra. La voiture dont le roulement lointain avait interrompu la conversation de Franz et de Gertraud était celle de la vicomtesse. Elle contenait mademoiselle d’Audemer et la vieille Marianne, toujours chargée de l’accompagner. Denise avait rendu visite dans la soirée à une de ses amies. En revenant, elle avait témoigné le désir de passer chez sa brodeuse, afin de voir les divers ouvrages commandés pour la grande fête du château de Geldberg.

Depuis le matin, la belle jeune fille, jusque-là si indifférente aux pensées de plaisir, s’était prise d’enthousiasme soudain pour la fête annoncée ; elle en avait parlé longuement avec sa mère, qui chérissait fort ce sujet