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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/103

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 95

avait perdu trop de terrain déjà pour gagner la rive opposée en droite ligne.

Il vit aussi que la nappe d’eau avait diminué de largeur depuis la veille, ear les pommiers ct les haies de la plaine commençaient à se décou- per en noir sur la blanche surface du lac.

1 lâcha la bride, cédant pour un instant à la violence du courant, et put mesurer cn quel- que sorte avec une cxactitude rigoureuse le péril de sa position.

L'obstacle à vaincre restait entier. Le cheval, trop faible ct déjà essoufflé, n'avait pas entamé le cœur même du courant qui l’entrainait à la dérive.

Tiennet se trouvait à environ trois cents pas de l'endroit où il s’était mis à l’eau. Il arrivait au tournant de la Vesvre. Au-dessus de sa tête se dressait une manière de promontoire, ex- trême pointe de la forêt du Ceuil, et que le lecteur connaît déjà sous le nom de la Mesti- vière.

C'était là que, suivant l’accusation de Tien- net Blône, la jolie Olivette donnait à M. Far- geau Créhu de la Saulays des rendez-vous où l'on ne parlait point d'amour.

En cet endroit, il fallait couper le fil de l’eau ou se laisser entrainer vers l’étang.