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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/102

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LE JEU DE LA MORT.

92 LE JEU DE LA MORT.

Puis la colère le prit.

Puis le découragement.

Ceux qui le virent rentrer au château le trouvèrent plus pâle qu’à l'ordinaire, mais son visage ne disait ricn de ce qui était au fond de son âme.

Tiennet laissa souffler un instant son cheval, puis il lui fouctta les oreilles avec les grands bords de son chapeau.

— Allons! petit Argent! dit-il, à l'eau!

Le cheval mit ses deux pieds de devant dans le courant, dont le froid le fit frissonner violem- ment. L'instant d’après il perdait plante et na- gcait avec effort dans cette eau tourmentée et couverte de glaçons.

Ce n’était pas comme la nuit précédente, où les écluses fermées ralenlissaient le courant. L'eau, qui avait maintenant une large issue, se précipitait avec violence.

A vingt pas de la rive, Argent se prit à souf- fler avec effroi. Tiennet le tenait en bride vigou- reusement, mais ce fut bientôt en vain. Le cou- rant était le plus fort.

Une éclaircie se faisait en ce moment vers lorient. Tiennet vit qu’en une demi-minute, il